EnquĂŞte sur l’industrie de la frite (et ceux qui les fabriquent) entre France et Belgique

Chips, frites, croquettes, purĂ©e… Des deux cĂ´tĂ©s de la frontière, la pomme de terre est au cĹ“ur de notre alimentation et de notre culture. Mais Ă  quel prix ? Les journalistes d’Apache, MĂ©dor et MediacitĂ©s s’unissent pour vous faire dĂ©couvrir une filière en surchauffe et ses consĂ©quences Ă©conomiques et environnementales.

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16 février 2021

Quelle est la vĂ©ritable patrie de la frite ? La France des « french fries » ou la Belgique des cornets de frites ? AssociĂ©es dans un projet d’enquĂŞte transnationale inĂ©dit autour de la patate, les rĂ©dactions française de MediacitĂ©s, et belges de MĂ©dor et d’Apache, ne trancheront pas la question. Trop dangereux. Le risque d’incident diplomatique serait trop Ă©levĂ©. 

La passion commune de nos deux pays pour la frite nous a en revanche conduits à nous pencher sur les dessous de la production de sa matière première, la patate. Une culture en plein boom dans nos contrées et qui génère beaucoup d’argent grâce à une puissante industrie de transformation de la pomme de terre. Des groupes tournés vers l’exportation, dont la Belgique et les Pays-Bas se sont faits une spécialité, et qui ont besoin de toujours plus de tubercules.

© Apache

Notre enquête commune « Les gros sur la Patate » montre comment la demande sans fin des industriels se traduit par une chasse effrénée aux terres disponibles, laquelle, après avoir atteint ses limites en Flandres, s’est étendue à la Wallonie puis à la France. Elle explore les relations d’amour-haine entre les agriculteurs et ces géants de la frite, encadrées par des contrats extrêmement précis, où les patatiers assument l’essentiel des risques économiques. Elle illustre enfin comment la production massive de patates pèse sur l’environnement et les terroirs. La culture de la pomme de terre, lourdement mécanisée, est en effet très exigeante pour les sols. Elle menace de les épuiser. Et sa très grande sensibilité aux maladies nécessite l’utilisation de beaucoup de pesticides. La patate bio reste encore très minoritaire.

Malgré ces points communs, Médor, Apache et Mediacités ne racontent pas les mêmes histoires de pommes de terre. C’est ce qui fait la richesse de ce projet transfrontalier. On vous souhaite de bonnes lectures.


Les enquĂŞtes d’Apache

Le pacte entre la multinationale et le village rural

Steven Vanden Bussche - Publié sur Apache le 19 février 2021

Le Westhoek tire son sol fertile de la production de pommes de terre. Sur la colline de Nieuwkerke se trouve un acteur mondial de la production de frites surgelées. Trois villageois témoignent sur cette usine gigantesque, plantée au milieu de leurs collines.

La terre est fatiguée

Steven Vanden Bussche - Publié sur Apache le 18 février 2021

Érosion, ruissellement, pesticides… En Flandres, la pomme de terre ne fait pas de cadeau aux terres agricoles. Focus sur les conséquences écologiques du boom de la culture de pomme de terre.

Clarebout, le transformateur de patates qui mange aussi les terres

Steven Vanden Bussche - Publié sur Apache le 16 février 2021

En Flandre occidentale, dans la Province du Hainaut, le géant de la transformation des pommes de terre a acheté des centaines d’hectares de champs agricoles. Des terrains au pied de ses usines, qui n’avaient encore jamais été cartographiés.


Les enquêtes de Mediacités

Hauts-de-France : l'Avesnois se rebiffe contre l'invasion des patatiers

Simon Henry - Publié sur Mediacités le 17 février 2021

Ce territoire d’élevage et de bocage est confronté à une explosion des surfaces cultivées en pommes de terre. Les acteurs locaux s’élèvent contre les exploitants adeptes de pratiques agricoles intensives, dont certains viennent de Belgique et des Pays-Bas.


Les enquêtes de Médor

Mourir sous une tonne de frites

Sang-Sang Wu - Publié sur Médor le 24 février 2021

À la Ferme du Passavant, un aventurier de la patate tente une troisième voie entre le bio riquiqui et la culture intensive qui plaît aux géants de la frite congelée. Et qu’en pense le ministre Borsus, confronté à un méga projet près de Mons ? Il semble privilégier l’emploi à la santé. Refrain classique.

Un sol qui s’effrite

Sang-Sang Wu - Publié sur Médor le 18 février 2021

Culture traditionnelle par excellence en Belgique, la pomme de terre se plaît bien dans nos terres fertiles. Mais à force d’en planter partout trop souvent, les cultivateurs mettent le sol à rude épreuve. Son érosion menace notre sécurité alimentaire.

Des patatiers découpés par l’industrie

Quentin Noirfalisse - Publié sur Médor le 16 février 2021

La Belgique est la reine de la frite. Pour devenir numĂ©ro un mondial de la patate transformĂ©e, nous avons fait exploser la production depuis les annĂ©es 80. Ă€ quel prix ?


Participez Ă  notre enquĂŞte

Nous voulons dévoiler ce qui se cache derrière les millions de tonnes de pommes de terre consommées chaque année dans nos contrées. Nous allons remonter la filière de la pomme de terre, du champ à la frite. Et nous avons besoin de vous.

Vous vivez en Belgique ou en France ? Vous cultivez des pommes de terre ou vous travaillez à leur transformation ? Vous êtes riverain·e d’un champ de patates ou d’une usine ? Partagez-nous votre expertise.

Votre expertise*

Quelle information aimeriez-vous partager avec nos journalistes ?

Les informations que vous renseignez guident notre enquête et ne seront pas publiées sans votre consentement. Un·e journaliste d’Apache, Médor ou Mediacités pourrait vous recontacter pour obtenir des précisions. Votre adresse e-mail ne sera pas utilisée à d’autres fins.
Le super congélateur de l’usine Clarebout Potatoes de Comines-Warneton (Belgique), face au village de Deûlémont (France) / Pierre Leibovici

Foire aux questions

Pourquoi enquĂŞter sur les pommes de terre ?

La Belgique et la France sont le paradis de la frite. Nos deux pays sont les seuls d’Europe où la surface dédiée à la culture de pommes de terre augmente depuis les années 2000 (et même depuis 1980 en Belgique). Mais comment sont-elles cultivées et transformées ? Et à quel coût, environnemental et agricole ?

Depuis plusieurs semaines, nous partons à la rencontre de professionnel·le·s du secteur et nous épluchons des dizaines de documents confidentiels. Des grands groupes industriels à la surconsommation d’eau, de l’utilisation des produits chimiques à l’accaparement des terres, nous voulons révéler le fonctionnement du modèle industriel de la pomme de terre.

Quels sont les médias à l’origine de cette enquête ?

Trois médias ont décidé de s’allier pour cette enquête :

  • Apache, un site d’investigation coopĂ©ratif basĂ© en Flandres
  • MĂ©dor, un magazine papier et web coopĂ©ratif basĂ© en Wallonie
  • MediacitĂ©s, un site d’investigation qui compte quatre Ă©ditions locales en France (Lille, Lyon, Nantes et Toulouse)

Dans cette équipe multinationale, on trouve des journalistes qui aiment prendre le temps d’enquêter sur des sujets d’intérêt public. Nous nous appuyons au quotidien sur le public pour trouver des informations, enrichir nos enquêtes et, in fine, produire un journalisme utile.

Par qui cette enquête est-elle financée ?

Par les ressources propres d’Apache, Médor et Mediacités. Et donc par vous : nos trois médias sont indépendants, financés uniquement grâce à leurs lectrices et leurs lecteurs. Pour en savoir plus sur notre fonctionnement, rendez-vous sur nos sites :